[Invasion de Nurggle] Le feu est le remède!!!

Ruven Akesh'an était sur Kronus pour une raison très simple: Tu'Shan, son seigneur, lui avait demandé de contacter les forces résistantes de la planète, et de trouver l'origine de la corruption en marche... Il était donc parti avec son escouade, ses frères, dans un des plus rapides vaisseau de la flotte en direction de la planète. Une fois en orbite, ils embarquèrent dans un Thunderhawk, et entamèrent leur descente vers la zone fortifiée occupée par l'Imperium. Mais, quand l'appareil était à environ 15 kilomètres de leur destination, le pilote repéra une zone étrange à proximité.

"Capitaine, les auspex indiquent une forte concentration chaotique dans les ruines de Victory Bay!"

Ruven se demanda quels démons il trouverait sur place avec calme, car il avait déjà eu à affronter le chaos à plusieurs reprises.

"J'y ferai un tour. Frères, vous renforcerez les défenses qui tiennent encore debout."

Après avoir dispatché son escouade au camp de base, Ruven prit la direction de Victory Bay, engoncé dans l'armure d'artificier qu'il avait reçu il y a 50 ans, et armé d'un pistolet Inferno, et d'une épée énergétique à deux mains.

Une fois encore Krorgark, seul véritable espoir de la planète à quelques rares exceptions prêt, avait été envoyé par Gorgutz le Chasseur de Têt’, son Big Boss, afin de trouver du ravitaillement dans la très riche Victory Bay. Encore une fois Krorgark, seul espoir de la planète à quelques rares exceptions prêt, allait devoir se sortir du pétrin dans lequel il s’était fourré…

Les deux Chariots de Guerre de tête et les six Truks qui fermaient la marche foncèrent dans la rue principale, ce qui les mèneraient normalement à la sortie. Dans l’un des Truks, krorgark motivaient ses troupes et donnaient des ordres à l’inimitable manière des Orks : en criant très fort. C’est à cause de ce système de communication hasardeux dans de si bruyantes circonstances qu’il ne fut prévenu que très tard de la présence d’un grand Enfant du chaos Pestiféré devant la sortie. Les grenades et les fling’ n’y faisaient rien : cette immonde créature allait les empêcher de quitter la ville avec leur véhicules remplis à ras bord de munitions, bouts de ferrailles, sacs de sables, rations et autres approvisionnement indispensables à la survie en état de siège. Il fallait aux Orks une arme beaucoup plus puissante, que Krorgark était heureusement en mesure de leur fournir.
Se servant de la tête d’un boy en tant que marchepied, le Chasseur (C’est ainsi que l’ont surnomme Krorgark.) monta sur le capot de son véhicule. Cela bouchait la vue du conducteur, mais bizarrement, sa conduite sembla même s’en améliorer. D’une puissante détente des jambes, l’Ork Sauvaj’ atterit sur le Truk qui le précédait, et remonta ainsi la file de véhicules brinquebalants. Après encore quelques épreuves d’athlétisme, il atterrit sur le toit du Chariot de Guerre de tête, s’accrochant de justesse à une antenne de communication qui dépassait. Pourquoi s’embêtait-il à crier, déjà ? Peu importe : entraîné par son élan et la vitesse du transport, il tourna comme une toupie sur lui-même, lâchant presque prise. Au milieu du tourbillon qu’était devenue sa vision des alentours, il distingua en effet une masse putride et verdâtre, un œil mauvais ressemblant à un bubon, fixé sur les Peaux-Verte arrivant vers lui. Alors qu’il levait son Shokk Attack Gun, le temps sembla ralentir autour de Krorgark ; il appuya trois fois sur la détente. Sa cible tituba, recula, puis explosa alors qu’une dizaine de Grots fous furieux grattaient frénétiquement l’improbable assemblage de tripes et de folie humaine. Le convoi traversa la brume humide, seule reste du monstre qui avait failli tous les condamner, et ne remarqua pas que son chef avait finalement lâché prise et était tombé dans la boue.
« K’à c’la n’tienne ! J’vou’ r’trouverai au kam’, ingrâ’ ! » Communiqua-t-il furieusement à ses troupes.

Et c’est sans doute ainsi que Ruven Akesh'an fit la connaissance de Krorgark le Chasseur, avec pour décor une ville en ruine, des véhicules improbables s’en échappant, et comme toile de fond un futur où il n'y a que la guerre…

Alors qu'il progressait, Ruven contempla l'efficacité de l'orkitude la plus totale en la présence de Krorgark abattant un imposant monstre du chaos. Il n'avait aucun doutes quand à la force de l'ork, et ça lui plaisait, car même s'il avait servi sur Armageddon pendant les deux Waagh! de Ghazghkull Thraka et qu'il avait tué bon nombre de peaux verte dans sa carrière, il n'en éprouvait pas moins du respect pour les plus valeureux d'entre eux. Il s'est approché du groupe hétéroclite après avoir rengainé ses armes, puis il retira calmement son casque, et s'adressa au chef du groupe avec un grand sourire blanc qui jurait avec la teinte presque noire de sa peau et ses yeux de feu.

"Tu lui en a fait bouffer à c'te saleté de pourriture... J'aurai pas fait mieux! Ça t'tente que j'accompagne vot' groupe? On est jamais assez nombreux pour piner le chaos... Au fait, j'm'appelle Ruven, et j'suis plutôt doué pour brûler des trucs!

Krorgark se retourna précipitamment, levant son Shok Attack Gun. A contre-jour, il crû un instant voir Baalakai se diriger vers lui, il courut donc dans la direction de la silhouette avec des cris enthousiastes et hystériques. Puis, il entendit sa voix, et parvint à la discerner correctement. Il cessa d'agiter ses bras et de courir comme un dératé, reprenant un air faussement sérieux.
Le Marine se mettait à son niveau pour s'exprimer. Baalakai, lui, ne l'avait jamais fait... La discipline impériale n'est plus ce qu'elle était.
Alors que le dernier Truk disparaissait à l'horizon, dans un grand bruit de moteur et de rires gutturaux, Krorgark, dans un soupir un peu exaspéré par l'abandon de ses boyz, dit :

"Un Marine-Kramboy ? Pa' mal... Mon group', bah... Cé vit' dit... Le Kaos est derrière, là.." Finit-il en indiquant la ville d'un geste las, avant d'emboîter le pas au Salamander.

Ruven fut un peu exaspéré en voyant la totalité des membres du groupe s'enfuir. Il savait que toutes les races n'étaient pas immunisés contre la peur comme le sont les space marines, mais il s'attendait à ce que ces peaux-verte soient aussi courageux que leur chef. Il préférait même un peu ça, car entre un groupe de chair a canon et un guerrier expérimenté, Ruven choisissait sans hésitation la deuxième option.

"Dis moi, tu es dans l'coin pour quelle raison? C'est plutôt dangereux pour un petit groupe... J'dis ça mais je me suis pointé seul ici!! Ahahahahahaha", fit-il joyeusement.
Il était de bonne humeur, malgré la situation qui n'était pas spécialement en leur faveur...

La bonne humeur du Space Marine et l'évocation du danger qui les menaçait finit de rendre le sourire au Peau-Verte.

"Bah moi, j'cherchais dé munissions et dé vivr' pour mon Big Boss... Mission d'routin', en kek'sorte... Mé fô s'méfier si t'veux aller en vill', y'a dé truks ki te tombent dessus dè' k'tè dedans."

Sans s'en rendre compte, Krorgark posait à ce moment même son pied dans ce qui avait jadis été Victory Bay et une sorte de grosse limace lui tomba sur la tête. S'ensuivit une lutte pendant laquelle l'Ork Sauvaj' utilisa la bonne méthode du concours de "Mange-face" Ork (Qui lui avait déjà valu la victoire contre un mort-vivant démoniaque, pour ceux qui lisent ses aventures depuis longtemps.) : manger son adversaire !
Le combat était véritablement grotesque, d'autant plus que le petit Squig-poison violet sorti de sa cachette pour sautiller d'une manière belliqueuse en poussant de petits "Squig !" frénétique et aiguës. Finalement, pestant et crachant, le Chasseur se débarrassa de son adversaire.

"Sal' goût... Lança-t-il à Ruven Akesh'an. En fait, tu tg'appel komman', déjà ?"

Ruven regarda le match farouche entre la créature démoniaque et le colosse, et il en savourait tout les détails! Y avait pas à dire, en terme de bourrinitude c'est difficile de faire mieux qu'un Ork... Un bon exemple devant ses yeux! Lui-même n'aurait pas tenté de croquer des bestioles qui sentaient la marque de fabrique du plus fétide des quatre dieux du Chaos, Nurgle... Du concentré de poison ces saloperies... Mais la physionomie ork pouvait peut-être résister, sur ce point là il n'en savait rien...
Quand son nouveau camarade lui demanda son nom, Ruven secoua la tête et eu un rire tonitruant:

"Appelle-moi Ruven, ça sera plus simple! Je suis un Dragon Ardent. Et toi, c'est quoi ton nom? Vu que j'ai bien envie de t'aider à récup' c'que t'es venu chercher dans le coin, c'est mieux si je sais qui t'es!!! Ahahahaha"

Alors qu'il disait ça, plusieurs formes bizarres sortirent des bâtiments en ruine derrière lui, sans doutes attirées par le bruit. Il avait entendu leurs râles, et leurs membres disproportionnés traînant sur le sol (Eh ouais, l'oreille de Lyman, ah que ça sert!!!). Il délogea son épée du crampon magnétique partant de son épaule droite au milieu de son dos, et empoigna délicatement des deux mains la fusée de la lame parfaitement aiguisée et entretenue. Il remit son casque, activa le champ disrupteur, se retourna calmement, et récita les mots sacrés de son chapître, voyant 4 engeances difformes.

"Des feux de la bataille sommes-nous nés, mes Frères! Sur l'enclume de la Guerre nous nous forgeons!! Allez, venez mes petits, Papa vous attend, et il a un cadeau pour vous: un aller simple pour le monde des morts, là où vous devriez pourrir, cadavres ambulants de merde!!!"

Que les engeances démoniaques aient ou non compris ses paroles, Ruven s'en fichait, mais il savait d'expérience que la provocation fonctionnait bien. Une des créature, la plus fluette, se précipita vers lui en hurlant. Tout ce qu'elle récolta fut une éviscération totale, car Ruven s'était décalé en pivotant légèrement, et avait fait tournoyer son arme sur la trajectoire du mutant, le découpant en deux part quasi égales, libérant les entrailles corrompues sur le sol. Il décapita le deuxième monstre, et avant même que celui-ci ne s'écroule sur le sol, il intercepta la troisième en pleine tête, lui tatouant sa semelle en adamantium taille 80 sur la tronche, et explosant au passage le peu de cervelle qui restait à l'intérieur du crâne en décomposition. Le dernier mutant était plus grand que lui d'au moins un mètre, un amas de chairs immondes et de muscles fusionnés entre eux suite à des manipulations hérétiques, et il était resté en retrait. Quand il se mit à bouger, Ruven put constater que la vitesse avait été exclue des nombreuses "améliorations" accordées au corps originel. Ainsi, il eut parfaitement le temps de désactiver le champ disrupteur, de poser son épée en travers de ses épaules, de dégainer son pistolet Inferno de conflagration, et de tirer dans la tête du mastodonte. Le tir disloqua une bonne partie du torse du monstre, laissant des chairs fumantes, et le corps sans vie chuta en arrière, faisant légèrement trembler les murs des dernières maisons en ruines encore debout... Ruven replaça le pistolet sur le crampon magnétique de sa hanche, puis il effectua un scan des environs avec l'auspex intégré à son casque, histoire de vérifier si d'autres invités surprise allaient se pointer... Il n'y avait pas de signaux suspects pour l'instant, alors il replaça son épée dans son dos, et se retourna vers l'ork.

Sans perdre une seule miette de l'affrontement réglé au millimètre prêt entre le Space Marine et les abominations, Krorgark répondit :

"Moi, ch'uis Krorgark, le Chasseur. Chuis un Ok Sauvaj', t'vas ? Cé un eu spécial, ché nous... J'me méfie de la teknologie, et tou' ça..."

Le combat prit fin, et l'Ork continua :

"Pisk' ke t'es là, y' a bien un problèm' k'on pourrai régler à deu'... tou' seul, j'aurai pa' pu m'le fair'..."

Et c'est dans une laborieuse discussion que Ruven Akesh'an apprit l'existence du de Terrier Grouillant, une porte vers le Warp crachant un flot continu d'abominations démoniaques et de mortels difformes...

Le but de leur mission.

Quand Krorgark lui parla du "Terrier Grouillant", Ruven assimila les informations et les enregistra dans l'auspex de son casque, car il lui semblait connaître ce genre de phénomènes... Mais il n'était pas aussi expert en la matière que l'archiviste de son escouade, Svell. Svell était un Salamanders depuis 3 siècles, et il était un puissant psyker, doté d'une endurance hors du commun. Sa présence dans l'escuade de Ruven les avait sauvé de nombreuses fois, car il connaissait le librarium de Prometheus comme sa poche. Alors il décida de le contacter sur un canal privé.

"Svell, mon frère, tu me reçois? Comment se déroule l'opération de votre côté? dit calmement Ruven, qui ne s'attendait pas à une réponse immédiate au vu de la distance.

- Frère-capitaine, tu es toujours en un seul morceau, c'est une bonne nouvelle! Ahahaha!! Eh bien, de notre côté ça se passe bien, les défenses sont solides, et nos cousins ne sont pas désorganisés... Mais c'est fou comme les rares archivistes qui sont dans le coin sont incompétents... Pas foutus d'identifier la menace à temps, ou de trouver le point d'origine d'une infestation démoniaque d'une telle envergure... répondit l'archiviste sur un ton de plaisanterie 30 secondes plus tard.

- Ça tombe bien que tu abordes le point d'origine, j'ai des informations mais j'ai besoin de tes connaissances pour déchiffrer avec certitudes ce que mon nouvel ami ork vient de m'expliquer! J'ai compris la majeure partie, mais je ne saurais dire si ce dont il parle est un portail warp de petite envergure ou si c'est l'origine de l'infestation de la planète... Je t'envoie la conversation, tu devrais la recevoir dans peu de temps!! précisa Ruven, surpris de la vitesse de sa réponse. La fluidité du transfert fut tout aussi impressionnante, comme si aucun parasite ne brouillait les communications... Leurs équipements étaient vraiment de meilleure qualité que les autres chapîtres...

Cinq minutes passèrent avant que l'alarme de transmission ne s'active à nouveau.

- Ruven, je pense que c'est le foyer d'origine dont cet ork parle... Voici les coordonnées traduites! Et c'est peut-être le seul moment que nous aurons pour agir, car une énorme vague de signaux approche des fortifications... Si ce n'est pas le gros de leurs forces, c'est probablement suffisamment pour que vous puissiez vous faufiler et que vous vous débarrassiez des cultistes qui entretiennent le portail... Bien sûr, de nouvelles engeances apparaîtront avant que vous y soyez mais je pense que tu en es capable, mon frère. Et cet ork m'a l'air d'être un survivant qui connait très bien les environs et comment en réchapper vivant alors écoutes-le quand il parle,ça ne te coûtera rien! Bonne chance à vous!! Et fait un compte de tes victimes, celui qui perd payera sa tournée!! s'exclama Svell sur le vox.

- Merci mon frère, et que le Marteau de Vulkan vous protège!!"

Ruven vérifia l'état de tout son équipement, et fit signe au Chasseur pour que celui ci le guide jusqu'à l'antre démoniaque. En étant prudent, et sans rencontrer le moindre groupe d'abominations, ils atteignirent l'entrée de la grotte après 15 minutes. L'entrée du Terrier faisait 10 mètres de haut pour une vingtaine de large, alors de larges monstres pouvaient en sortir sans difficultés. Les parois étaient totalement mutées, et des pans de chair et de muqueuse s'étaient développées dans la pierre. Le sol avait lui aussi commencé à changer, et les signes de mutations les plus lointains de la grotte se situaient à un cinquantaine de mètres de l'entrée. Ruven et Krorgark étaient arrivés par la droite, et s’étaient dissimulés quand une trentaine de créatures difformes de plusieurs mètres de haut sortirent du Terrier et prirent la direction des zones habitées.
Une fois le groupe parti, les deux guerriers s'approchèrent de la "bouche" béante qui menaçait la planète, et Ruven se prépara à affronter le destin et à rendre son Primarque fier...

Krorgark se garda bien de palper la paroi monstrueuse pour essayer de trouver un moyen d'escalader et de trouver un poste de tir, comme à son habitude ; l'antre semblait presque intelligent, et réagissait parfois aux contacts.

Se déplaçant le plus discrètement possible, me Chasseur laissa passer devant lui l'impressionnant Space Marine, se faisant la réflexion suivante : décidemment, rien à voir avec son ami Baalakai. Celui-ci utilisait toujours des mots et une manière de parler compliqué. De plus, il avait l'étonnante capacité de toujours se trouver dos à la lumière quand il défiait ses ennemis... Vraiment étrange...

... mais ça l'était moins que la créature abjecte qui s'accrochait au plafond devant eux. On aurait dit une sorte de gros ver constamment agité de spasme. Les deux survivants étaient arrivés à une intersection. Un couloir à gauche (Avec le ver.) et un couloir à droite.

"Ca, c'est une kréatur' ki sert d'alarm'. Expliqua Krorgark en chuchotant. Kan tu l'as touch', elle s'met à vibrer, et tout' la peau s'y met avec elle. Cé dégueu, en plus."

Le petit Squig poison passa sa tête hors de l'armure et acquiesça d'un Squig convaincu et dégoûté.

"Y'en a d'autre dans l'kouloir de gauch'. Poursuivit le Sauvaj'. Ch'uis jamais allé ke par-là, jamai' à droite. Et pis, je n'ai pas marché bien loin... Jé toujours pensé k'un kouloir gardé valait le coup d'être visité ; mais je ne sais pas ce qu'il y a au bou'..."

Relevant soudainement la tête, le Peau-Verte s'interrompit. D'une sorte d'ouverture répugnante au mur, semblable à des lèvres tuméfiées et humides, un petit humanoïde d'une minceur mortelle et la peau rongée par la maladie s'était approché doucement d'eux.
Sans un bruit, il se laissa tomber vers ces cibles. Krorgark le reçu de plein fouet et tomba à terre, mais contrairement aux apparences, le monstre était bien plus fort que ne le laissait supposer sa taille. Après un cours instant de lutte, le Chasseur finit cependant par triompher.

Mais un cri, comme trop longtemps retenu dans l'enveloppe extraordinairement silencieuse du monstre, s'échappa de sa gorge ouverte (Peut-être même de chaque blessure de son corps ?).

"Va falloir choisir, et vite ! A gauch' ou à droit' ?"

Emporté loin de tout et du temps, il se réveilla en sueur, le souffle court cherchant à puiser la moindre molécule d'oxygène pour reprendre la main sur son rêve plus vrai que la réalité ... Une fois ses sens au calme, il regarda le sol et chercha dans sa mémoire, ce rêve troublant, fronçant les sourcils en ayant une vue sur des hordes putrides, ses traits s'adoucirent en voyant son ami l'ork ... accompagné d'un fils de Vulkan ... une grotte animée, toujours plus de zombies ... Pourquoi se jeter là dedans avec cet inconnu ... qu'est ce qui peut bien l'entrainer dans une entreprise aussi risquée ... Son Auspex sonna plusieurs fois, s'activa entre ses doigts et indiqua la présence de mouvement de masse dans les environs . Baalakai scanna la zone alentour, une horde approchait de son repère . Son armure était là, abimée mais magnifique, atteinte par toutes sortes d'armes et coups, elle était là prête à en découdre et protéger son propriétaire . Son hallebarde brillait comme à son habitude, indiquant par la même occasion la proximité du chaos et surtout de démons. Elle réclamait du sang démoniaque, elle réclamait des victimes .

Plusieurs minutes passèrent quand il sortit au grand air, engoncé dans son armure, sa lame prête au combat, avec l'image de l'endroit où pourrait se situer l'ork ... La direction obtenue, il marcha dans ce sens, son pagne flottait dans ses pas, sa cape ornementé dans son sillage, le regard sur, il fixa la horde approchant dans sa direction, leurs râles entonnant un chant voir un cri de guerre . Baalakai activa son bouclier de force et de même pour son arme, pressant le pas puis chargeant le groupe, sa lance en pointe . La centaine de mètres qui les séparaient, fut vite englouti et l'impact de deux camps vu violent, la lame s'enfonça dans plusieurs créatures, son élan le poussa jusque au coeur de la meute, elle réagit lentement à l'action présente, telle que Baalakai de son poids écrasa plusieurs d'entres elles, déchirant celles empalés sur son arme, son poing libre fracassa la tête d'une autre, son pied libéra son mouvement en arc de cercle et estropia les plus proches . Les griffes touchant son armure sans effet, la fureur dans le sang, il extermina la horde en quelques instants . Quand le dernier tomba en trois du bout de son hallebarde, le calme revint, vérifiant les alentours, aucune présence ne vint troublé le silence ...

Baalakai nettoya sa lame et reprit sa route Auspex en main à la recherche de son ami ...

La voute familière en vue, il prit quelques secondes pour vérifier si c'était bien ici mais un démon s'approcha en sifflant .
"Sois foudroyé de sa divine puissance au travers de mon arme cent fois bénie, créature immonde !"
Dit il de sa voix grave, préparant la charge de son adversaire, ce qu'il fit ses griffes prête à l'agripper, elle n'en fit rien que de se faire éventrer et séparer en deux d'un coup net de bas en haut pour revenir à sa position initiale . "Va prévenir tes maitres qu'un jour prochain, ce sera leur tour ..."

A la recherche d'indices de présence, il trouva des empruntes de pas allant vers l'intérieur, comme dans son rêve . Adressant une prière au Père de tous . Il reprit son chemin et entra dans cette grotte pour retrouver son ami vert ... Vivant avec la chance que lui seul peut avoir ...

Ruven n'aimait pas se précipiter généralement, il préférait avoir toutes les cartes en main, et ainsi avancer en toute confiance et sérénité. Ça lui permettait de garder son sang-froid dans des situations de guerre d'une manière plus efficace que celle employée par la plupart de ses cousins d'autres chapitres. Ils se précipitaient presque tous, et certains finissaient par tomber au fur et à mesure... Alors que les Salamanders pouvaient tenir plusieurs mois de plus la même position, parce qu'ils étaient patients. A quoi bon être un demi-dieu si on meurt facilement en sous-estimant un adversaire qui nous connait depuis des millénaires?? Ruven le savait depuis longtemps, qu'au fond les archi-traitres étaient eux aussi des Space marines, et que le chaos avait eu le temps de les étudier...

Mais cette situation impliquait de la vitesse, il fallait agir vite et bien pour achever cette mission. Le choix qui s'imposait à lui, alors que son camarade venait de se débarrasser du mutant, n'était pas si libre que ça. Les deux chemins étaient dangereux, les deux probablement gardés, mais ils savaient au moins où se trouvait le garde à gauche! Alors il scella cet embranchement du destin:

"On prend la gauche, ils savent qu'on est là de toute façon, et je suis pas spécialement discret!!! C'est qu'elle fait du bordel ma seconde peau!! Ahahahahaha!" fit-il en s'élançant l'épée à la main vers le vers pendu au "plafond".

Il sauta, encouragé par les servomoteurs de ses jambes pour accélérer la montée dans les airs, et pendant un moment qui lui sembla long mais qui passa en une fraction de seconde, il éviscéra la créature tout du long, déchirant ses chairs comme si elles n'étaient que du vent face au champ disrupteur de son arme. Il atterrit quelques mètres plus loin, amortissant le choc en pliant les genoux, et il continua sur sa lancée, slalomant entre les excroissances. Il ne courait pas à son maximum, mais son armure augmentait grandement sa vitesse de course, et pourtant Krorgark le talonnait sans véritables efforts, démontrant la puissance et la vitesse que possédaient son peuple.
Les monstres apparurent rapidement sur leur chemin, et la discrétion n'étant plus au goût du jour, Ruven poussa un cri de guerre et tailla dans le vif du sujet, déchiquetant des dizaines d'engeances sur son passage... Mais le flot ne se tarissait pas vite, et assez vite les deux intrus furent pourchassés par approximativement 200 démons mineurs... En cet instant, Ruven fut assez content que son chapitre ne soit pas un esclave du codex astartes et qu'il se débrouille sans suivre à la lettre ce qui est écrit dedans... Non pas que le codex soit inutile, mais beaucoup de situations ne sont pas prises en compte dedans, et il imaginait bien les Ultramarines paniquer à sa place... Il se mit à rire, et courut en de plus grandes enjambées.

"J'ai pas envie de servir de dîner à ces saloperies, alors on se bouge et espérons que ça nous mènera au centre!!!.... Eh mais si on va tout au bout et qu'on tombe sur leur chef, on l'affrontera, non? Donc on arrêtera de courir... Et le groupe de bestioles affamées qu'ont pas eu leur dessert arriveront dans not' dos pour nous défoncer l'cul!!!!! C'est pas bon ça!!!"

N'attendant même pas la réponse de son camarade de fuite, il se retourna et déchira les corps putrides à grands coups de taille, esquivant les attaques de griffes en décalant son corps du minimum et ainsi préserver ses forces. L'ork rejoignit le massacre et fit chanter ses armes de concert avec la gigantesque épée du Firedrake... Les rangs ennemis descendaient rapidement, tout du moins les premiers rangs, la chair à canon, car des créatures plus fortes s'avançaient au fur et à mesure que les "insectes" se faisaient décimer... Notamment un groupe de onze colosses difformes ressemblant à la boule de chair que Ruven avait éliminé avec son pistolet, et qui s’avançaient entourés par des cadavres possédés... Ruven sourit en les voyant, et dit:
"Vous, vous allez avoir le traitement spécial: j'ai un cadeau pour vous!"

Il empoigna la fusée de son arme avec la main gauche pour qu'elle ne tombe pas, puis il accéléra vers le groupe après avoir attrapé quelque chose dans son dos...

"Celui qui l'attrape pourra me manger, mais pas de triche!!!"

Il s’arrêta en plein élan, prenant appui sur son pied gauche, et lança le "cadeau" en relâchant tous les muscles de son corps et les moteurs de son armure comme une catapulte... Le projectile percuta de plein fouet la tête du "meneur" de groupe, fracassant ses os déjà abîmé, et tomba sur le sol, où les monstres se penchèrent pour le récupérer. L'un des amas de viande le saisit d'une main, et ouvrit sa paume pour l'observer et montrer aux autres sa récompense... Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit la forme ovale s'illuminer et exploser dans sa main, libérant un torrent de prométhéum sur 15 mètres... Du fait que ceci était une galerie, les flammes se propagèrent plus loin que prévu, et Ruven para cette "surprise" en soulevant sa cape en écailles de salamandre, totalement imperméable au feu et à la plupart des explosions. Les créatures dans la zone se mirent à brûler, leur chair à fondre comme la neige au soleil à la fin de l'hiver, et celles qui couraient et percutaient d'autres "confères" propageaient ainsi le feu destructeur! Pendant ce temps là, Ruven continuait de trancher des têtes et de démembrer les démons restants. A peine deux minutes plus tard, les seuls qui restaient debout étaient Krorgark, son squigg-poison et lui.

"Faut pas jouer avec le feu... Et faut encore moins accepter un cadeau de la part d'un inconnu!! Ah j'te jure, ils devraient revoir leur système éducatif... Mouahahahahahahaha!!! s'exclama Ruven en riant. Continuons, faut pas perdre de temps."

Il se retourna et avança à petites foulées, de nouveau "sérieux". Il comptait silencieusement la distance qu'ils avaient parcouru depuis le début, le nombre de créatures qu'il avait tué, ses munitions (5 chargeurs Inferno, et deux grenades Feu du dragon), et il jugea qu'il restait suffisamment d'énergie dans son armure pour tenir trois mois sur le front, alors tout était bon... Il entendit l'ork le rattraper, et ils coururent un peu plus vite pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'ils n'arrivent devant une porte croisée entre le plastacier d'une coque de vaisseau et la même chair étrange qui les avait "accompagné" depuis leur entrée dans l'antre démoniaque...

Krorgark jeta un œil de derrière la cape écailleuse de son ami. Il siffla d’admiration.
« Cé fini ? Vréman’ ? »
Il posa un pied hors de son abri, puis l’autre.
« Eh bah ! Fit-il. T’y vas pas d’main mort’ ! J’vé d’voir m’apliker pour te rattraper… »
Il emboîta le pas à son compagnon, jusqu’à ce que ce dernier lui désigne une porte en métal au milieu de la chair putréfiée.
« On approch’ du but. » Dit Krorgark.
Puis il ajouta, en balayant l’espace devant lui de la main d’un air théâtral :
« Je l’sens. C’est mon instin’. »
Bien évidemment, le fait que la porte soit blindée et recouverte de glyphes de grandes envergures devait aider son instinct, mais le Chasseur ne le fit pas remarquer. Il préféra tirer trois fois dans la porte à l’aide de son Schock Attak Gun ; les pauvres Gretchins revenus du Warp se matérialisèrent dans le métal, le tordant frénétiquement avant de mourir. La nouvelle forme de la porte était improblable, assez atroce et beaucoup plus fragile. D’un bon coup de pied botté d’os de Squiggoth, Krorgark ouvrit la porte. La salle qui se dévoilà à eux avait la forme du signe de Nurgle : un triangle aux pointes arrondies. Au centre de la forme géométrique, il y avait une table préparée pour un repas. En tout cas, cela y ressemblait, même si les victuailles auraient dû faire vomir tout autre qu’un Space Marine et l’Ork Sauvaj’ au régime alimentaire douteux : des crânes à moitié vidés, des monceaux de tripes reposant dans des bols de chair durcie, des yeux roulants entre les assiettes, elles-mêmes pleine d’un ragoût au sang bilieux…
Il y avait sept Marines de la Peste rassemblées autour du « festin », vêtus de bure caricaturant les ordres religieux de l’Imperium dans une volonté manifeste de moquerie, ou comme pour involontairement se rattacher à leurs origines. Les armes ornementées qu’ils portaient montraient qu’ils étaient hauts placés dan la hiérarchie de leur Légion Renégate. Krorgark reconnaissait clairement leur rôle : celui de sorcier, pas de combattant de première ligne. Ils furent rapidement éliminés par lui et son acolyte. Leurs cadavres s’écroulèrent sur le sol, sans vie.

« Parfai’ ! Dit Krorgark. Mé j’voi’ pas de portail… Lé rumeurs parlaient klairemen’ d’un portail vers le Warp !
-Vos yeux vous jouent des tours, Maître Ork. »
Un énorme pan de mur se mit en branle. Ce n’était pas un mur, mais un Grand Immonde face à la paroi de la pièce ! D’un pas lourd, il alla s’assoir sur un énorme fauteuil qui sortit de nulle part.
« Prenez place, vous êtes mes hôtes. » Continua-t-il en faisant un geste de la main. Des chaises se dirigèrent vers le Space Marine et l’Ork Sauvaj’, alors que les armures des Marines de la Death Guard se vidaient littéralement de leur contenu, qui venait rejoindre les plats sur la table.
Une image commença à clignoter devant les yeux de Krorgark : la salle était devenu immense, avec une table beaucoup plus grande et affreuse, où était attablés plusieurs démons faisant ripailles. On aurait dit qu’ici avait été rassemblé…
« Oui c’est cela, Maître Ork. Acquiesça le Grand Immonde alors qu'il lisait dans les pensées des intrus.
Ici sont rassemblés les restes de ceux qui se sont opposés à moi… et ceux qui n’étaient pas dignes de rester vivants pour me servir. »
Il renifla bruyamment et goba plusieurs crânes de Marines du Chaos d’un seul coup.
« J’ai dit prenez place, vous êtes mes hôtes. Il est malpoli de refuser une invitation. D’autant plus qu’on ne peut me résister. Vous serez à ce banquet, à mes côtés… Ou dans mon assiette ! »
Secouant vivement la tête, Krorgark revint à la vision normale de la salle. Mais il avait un mal de crâne carabiné, et sentait bien qu’ils étaient en réalité en plein dans le portail !
« J’kroi’ k’on aurai’ besoin de renfort… Souffla-t-il à Ruven.